31/07/2022
Prix des Dévoreurs de livres 2022/2023
Voici la sélection 2023
Nous avons aimé ces livres, nous espérons que vous les aimerez aussi
La,jungle Ludovic Joce Alice 10€
La jungle c’est celle de Calais et tout le monde en a peur et en particulier la maman de Lucas le héros. Lucas déménage très souvent car son père dirige un supermarché et le hasard des mutations vient de les mener, sa famille et lui précisément à Calais. Un jour où Lucas, après avoir vu une vidéo, roule à toute vitesse sur son skate tracté par son chien Malabar, il ne voit pas un trou et fait un magnifique vol plané tout près de cette fameuse jungle. C’est Seyoum, un adolescent de son âge, aidé de son frère et de son père, qui va le soigner de manière totalement désintéressée. Lucas va donc découvrir leurs conditions de vie et de retour chez lui, va remettre en perspective les peurs incontrôlées de sa mère. Il va vouloir aider Seyoum et sa famille, retournera dans la jungle où il découvrira aussi une forme de violence et le rôle des associations humanitaires.Petit roman très intéressant où la présentation de la jungle très réaliste sans voyeurisme n’est ni manichéenne, ni dogmatique. Lucas est un personnage attachant. L’écriture n’est pas simpliste et la construction avec un retour en arrière mérite d’être étudiée.
Les héritiers de Brisaine T.1 La malédiction du bois d'ombre David Bry Nathan 11,95€
La guérisseuse Brisaine habite dans une petite chaumière à l'écart du village des Trois-Dragons au cœur du royaume de Fabula , univers médiéval imaginaire. Souvent elle reçoit la visite d'Enguerrand, de sa sœur Aliénor et de Grégoire, l'ami d'Enguerrand. Elle leur raconte comment la magie a disparu du royaume suite à la Grande Guerre. Néanmoins cette magie est encore présente dans l'endroit interdit du Bois des Ombres. Un jour, Aliénor disparaît et les deux amis, pour la retrouver, n'ont d'autre choix que de pénétrer dans ce bois interdit qui recèle un mystère. Ils vont devoir faire face à bien des défis et surmonter les difficultés rencontrées au cours de leur quête. Heureusemet ils seront aidés par Brisaine qui les fera profiter des secrets qu'elle n'a jamais confiés à personne. A la fin du roman le « grimoire de Fabula », glossaire écrit par Grégoire, tout empreint d'humour, permet de se repérer dans ce monde.
Sympathique roman agréable et facile à lire où le suspense est omniprésent et qui permet un vrai travail sur l'univers et la construction du conte.
Le chant de Loon Kochka Flammarion
Henri Lajoie est botaniste et il consacre, depuis de nombreuses années, tout son temps à l’observation
de la nature et la croque dans un carnet qui ne le quitte jamais. Un lundi matin, alors qu’il se livre à sa
passion auprès de la rivière la Louve, il est « dérangé » par l’arrivée d’une classe en sortie scolaire.
Immédiatement les enfants sont passionnés par son travail mais une petite fille reste à l’écart. C’est
Loon, elle est autiste. Henri se fixe alors une mission, réduire le fossé qui sépare Loon, qui comprend,
comme lui, si bien la nature des autres enfants et faire en sorte que leurs univers se rejoignent. Rien ne
sera facile même si Henri va intervenir dans la classe, si le maitre, enseignant modèle s’il en est..., va
leur faire monter une pièce de théâtre autour des notions d’écologie et si les parents de Loon vont
essayer de faire comprendre à Henri le « fonctionnement » de Loon.
Superbe roman admirablement écrit et plein d’humanisme. L’autisme n’est pas minoré et Kochka sait de
quoi elle parle, comme le montre la postface écrite par son fils Matthieu, lui-même autiste.
Immenses sont leurs ailes Muriel Szac - Nathalie Novi Poés'histoires Bruno Doucey 16€
C’est l’histoire de Hala et Haïssam, la petite sœur et le grand frère qui vivent et grandissent sous le
chaud soleil syrien. Au début, tout est beau, une enfance comme les autres . Haïssam est ravi d’avoir
une petite sœur, « c’est l’odeur du pain chaud » Haïssam va à l’école, va en pique-nique et joue au
foot. Et puis c’est la guerre, les bombes, les coupures d’électricité et « les étoiles c’est fini ».L’école est
fermée, il faut faire les valises et c’est l’exil par la mer et « longue fut la nuit » et quand ils arrivent il faut
que « bienvenue, bienvenue les enfants migrateurs » pour que l’histoire reste belle.
C’est un texte magnifique que ce « long poème narratif », comme l’appelle son éditeur Bruno Doucet.
Cette présentation résonne, hélas, cruellement, en cette année 2022. Laissons donc la parole à cet
éditeur qui nous dit « Mais l’enfance toujours qui ne vend jamais ses ailes au chagrin...Eux nous
regardent intensément, venus de ces lointains qui mettent souvent le cœur en peine : ce sont les enfants
de Syrie que Nathalie Novi peint depuis des années, avec l’espoir de leur rendre le soleil que la vie leur
a volé. Il fallait des mots de poète pour les sortir de leur silence. C’est chose faite : dans ce livre les mots
et les images « tricotent un nid pour l’oiseau de leur vie » ». C’est tout simplement beau et malgré tout
optimiste. « Immenses sont leurs ailes ». Un titre comme une affirmation, une promesse de liberté.
Le berger et l'assassin Henri Meunier Régis Lejonc Little Urban 19,90€
Un berger « philosophe » soigne un assassin en le cachant de la milice et de ses chiens qui le
traquent. Il va l’aider à sa demande à passer de l’autre côté de la montagne. Un troisième personnage
est omniprésent, c’est la montagne. Voilà comment on pourrait résumer de manière très simple cet
admirable album.
En fait si on entre plus avant dans le récit, voilà vraiment ce qu’on pourrait dire. Nous sommes
vraisemblablement pendant la seconde guerre mondiale et dans les Alpes. L'assassin arrive blessé chez
le Berger ( ils n'auront jamais de nom et ne seront présents à l'image qu'à la fin). Il est pourchassé par
les fascistes et souhaite que le berger l'aide à passer de l'autre côté de la montagne. Celui-ci refuse
mais le soigne. Un jour arrivent les fasciste, le berger cache l'assassin dans une sorte de grotte. Celui-ci
va donc leur échapper mais les fascistes vont tuer le chien du berger et abominablement torturer le
berger (on ne verra rien à l'image). Celui-ci décide alors d'aider l'assassin à passer de l'autre côté de la
montagne. Avant de partir, il laissera l'assassin tuer les brebis « qui n'agnèlent pas ». Après avoir subi
une terrible tempête, ils arrivent enfin au refuge et vont s'y reposer. L'assassin demande alors au berger
s'il veut savoir pourquoi il a tué un homme mais le berger refuse de l'entendre car il n'y a aucune
justification possible. Tous deux vont ensuite repartir tous deux pour gravir la montagne. Le narrateur
expliquera alors en quoi la montagne est une métaphore de la vie. On va voir alors, dans une avant-
dernière image, les deux personnages encordés gravir la montagne, il est temps de les montrer...comme
une sorte de renaissance.
Après le récit, une lettre et une photo enfant de Régis Lejonc expliquent la genèse de l'album et les
raisons qui font que la montagne est importante pour lui
C’est un remarquable album. Les illustrations sont splendides et ne se contentent pas d'illustrer le texte
mais le créent (ainsi la tempête que les personnages subissent n'est mentionnée que dans l'image).
Certes c'est un album difficile qu'il faut accompagner mais le texte et l'image sont tout simplement
superbes et magnifiques. Certes il y a des scènes violentes sur le comportement des fascistes mais la
2nde guerre est au programme. Certes les marqueurs de temps sont implicites mais apprendre à les
reconstituer permet d'entrer en littérature. Ce texte permet une véritable réflexion sur le sens de la vie
dont la montagne est une métaphore et la reconnaissance implicite de la métaphore fait aussi partie du
programme
Super globo Véronique Delamare et Pascale Perrier Pépix Sarbacane 10,90€
« Savez-vous ce qui se passe quand un virus attaque ? Les soldats de votre système immunitaire s’élancent pour terrasser l’ennemi : c’est la guerre. Normalement, tout se finit bien, car les défenseurs de votre organisme sont très forts. Mais il arrive que les choses se compliquent… Voici l’histoire d’une équipe de combattants pas comme les autres : Globo, Zée et Nininja. Un intrépide globule blanc légèrement frimeur, une cellule dendritique légèrement snob, et une lympho tueuse à la gâchette facile ! »
Voilà le synopsis de ce roman fait par l’éditeur et c’est tout à fait ça. Comme le dit un des internautes du site Babelio « L’aventure est à l’intérieur du corps de Sarah (dont on ne saura rien sauf qu’elle est malade (et on ne connaitra pas sa maladie)). Dès le prologue, le ton est donné, il s’agit d’un combat. Combat des soldats du système immunitaire contre les virus de la maladie. Tous ces globules et autres défenseurs sont présentés comme des petits personnages, avec leur caractère, leurs qualités et leurs petits défauts. Et une petite inattention, un virus un peu plus retors que les autres, et l’ennemi est dans la place ». C’est très drôle et plein d’humour et cela fait du bien après au moins deux années d’attaque de virus…
21:21 Publié dans Dévoreurs de livres | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.